N. Djokovic : récit d’une année Extra Ordinaire

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Parce que cette année est en tout point différente des précédentes, je reviens cette semaine sur la saison de Novak. Vraiment à part, elle est à classer dans un autre registre que les précédentes…

🔘 Chapitre 4 : La dernière danse

50 jours après la désillusion du dernier majeur, Novak va retrouver la compétition. C’est la première fois de sa carrière qu’il s’éloigne aussi longtemps du circuit après l’US Open.

Il faut le dire il en avait besoin. On l’avait quitté vidé physiquement et surtout mentalement.

La tournée asiatique supprimée et remplacée par Indian Wells, n’a pas forcé le retour de Nole. Un aller-retour aux Etats Unis n’était pas prévu dans les plans du Serbe.

C'est à Paris Bercy, début Novembre, où il s'est déjà imposé cinq fois, qu'il a décidé de reprendre la raquette. Avec un nouvel objectif en tête : finir l'année n°1 mondial pour la septième fois, mieux que Pete Sampras. Seul Medvedev, encore lui, peut espérer l'en priver.

Dans la foulée, Novak se rendra aux ATP Finals, organisés pour la première fois à Turin.

Beau programme en indoor pour cette fin de saison. La seule grande question sera dans quel état sera le n°1 mondial… Lui l’assure, il a tourné la page.

«J'ai retiré beaucoup plus de positif que de négatif de tout ça. Trois titres, une finale, je suis vraiment satisfait de la façon dont j'ai joué en Grand Chelem cette année. Donc je suis passé à autre chose, je suis tourné vers la fin de saison, Bercy, le Masters et le fait de finir la saison numéro un mondial.»

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Pour sa rentrée Nole sera opposé à Fucsovics. Malgré la perte du 2ème set, face à un Hongrois très solide au service, le n°1 mondial n’a jamais paniqué dans ce match. Il le sait, après des semaines de coupures, il faudra passer du temps sur le court pour retrouver un peu plus de mordant.

«C’était un très bon match de rentrée. J’espère que l’expérience jouera un rôle important. Plus je vais jouer de points, de matches, mieux je vais jouer, je me connais bien, j’ai déjà été dans ce genre de situation.»

Directement qualifié en quart de finale après l’abandon de G. Monfils, le n°1 mondial faisait une bonne opération pour le classement. Peut être pas sur le plan tennis, lui qui était en recherche de rythme…

En quart de finale, Novak était confronté à T. Fritz, un des hommes en forme du moment. Malgré trois mises en jeu lâchées, le Serbe déroula en deux sets contre l’Américain pour accéder tranquillement à son 7e dernier carré à Paris Bercy.

Dans cette salle qui lui réussit plutôt bien, seulement une fois il n'est pas allé au bout en atteignant ce stade de la compétition. Dans le même temps, pour le Serbe, cette demi-finale aura un double enjeu. En plus d’une possible 7ème finale, le n°1 mondial peut sceller sa place sur le trône jusqu’à la fin de l’année et remplir l’objectif fixé en début de tournoi.

Son prochain adversaire H. Hurkacz est donc prévenu : le défi s'annonce de taille.

Et cette demi-finale, n’aura rien d’une promenade de santé…

Comme ça faisait trop longtemps, Novak décida de perdre la première manche du match. Le Polonais, clinique au service s’engouffra dans la brèche pour prendre le service du n°1 mondial et conclure le set au service. La quête du trône débutait bien mal…

Mais le Serbe n’a pas douté très longtemps. D’entrée de deuxième set, Nole prenait l’ascendant sur son adversaire et enchainait les jeux pour signer un "bagel". Revenu à un partout, on pensait le quintuple vainqueur du tournoi en route vers la finale. Et malgré un break d’avance et un hurlement "Djokovien", le n°1 mondial laissa son adversaire revenir.

Un tie break final scellera le sort de cette rencontre : auteur d’une grosse faute en coup droit, le Polonais céda à 5-5. Djokovic ne tremblait pas et pliait le match sur sa seconde opportunité.

Le voilà une nouvelle fois n°1 mondial pour une 7ème fois en carrière. Herculéen.

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En finale il retrouva une ancienne connaissance en la personne de D. Medvedev.

Ils s’étaient quittés sur le court central de Flushing Meadows, ils se retrouvent maintenant sur celui de Paris Bercy. Ne nous y trompons pas, Medvedev est aujourd'hui le principal rival de Novak sur le circuit, et ces deux-là pourraient être amenés à se recroiser pas mal de fois…

Face au mur russe, personne ne voit le Serbe soulever le trophée.

Et malgré la perte du 1er set, en soi une routine depuis quelques matchs, le Djoker a impressionné par sa manière de jouer. Au fil du match, il a su s'adapter et surtout se montrer extrêmement offensif, bien plus qu'à l'accoutumée.

On pourrait y voir le signe d'un certain inconfort du fond du court, face à un Medvedev qui apparaît comme son miroir. Mais ce fut incontestablement la clé. Sur l'ensemble de cette finale, le numéro un mondial est monté 36 fois au filet.

Il a fini par user le Russe. Et il en faut. Au bout d’un 3ème set conduit d’une main de maitre, Nole ira chercher son 6ème titre à Paris. Le 37ème Masters 1000. Un nouveau record.

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Revenir d’une telle désillusion comme il vient de le faire est impressionnant. C'est aussi en cela que les champions de ce calibre sont différents des autres. Victoire majuscule ou déception monumentale, ils se tournent constamment vers la suite.

Une nouvelle fois, le Djoker vient de donner la meilleure des réponses. Et personne ne s’y attendait. Respect.

«C'était un grand soulagement de savoir que je finirais l'année à la première place. En réglant ça samedi, j'ai pu rentrer sur le court beaucoup plus relax aujourd'hui. J'étais impliqué, mais sans stress, et ça m'a permis de jouer libéré.»

Le Masters qui débute la semaine suivante arrive au bon moment. Novak a retrouvé confiance et fraicheur. Ça tombe bien, une nouvelle chasse au record l'attend : il visera un 6e titre au Masters, histoire d'égaler Roger Federer.

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Place au Masters ! Dernier rendez-vous de l’année à Turin. Une première.

Dans ce format si particulier, trois favoris se détachent. N. Djokovic, D. Medvedev et A. Zverev. Depuis des mois, ces 3 fantastiques s’accaparent le dernier carré des tournois auxquels ils participent. Leur dynamique de fin de saison les place incontestablement au-dessus de la mêlée.

En phase de poule, Zverev, placé dans le groupe vert de Medvedev, laissa le champ libre à Djokovic dans son groupe rouge. Et comme s’ils en avaient besoin, les forfaits sur blessures de S. Tsitsipas et M. Berrettini, leur faciliteront encore plus la tâche…

On l’aura compris, le suspens était bien mince…

Les balades face à C. Ruud, A. Rublev et C. Norrie, auront bien lieu. Aucun set de lâché et une confiance au top, le n°1 mondial rejoignait les demi-finales. Débarrassé de l'immense pression qu'il avait sur les épaules, à nouveau frais physiquement et mentalement, il était extrêmement solide sur ce Masters.

Comme un air de déjà vu, c’est A. Zverev qui sera son prochain adversaire pour la demi-finale. A Turin, les conditions indoor plus rapides qu'à Paris donnent davantage de poids à l'immense première balle de l'Allemand, de quoi espérer un choc alléchant.

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Et dans cette demi-finale splendide, A. Zverev a surpris son monde. Haussant très nettement son niveau des poules, l’Allemand était condamné à l'excellence et il a relevé le défi. Avec la manière. Chapeau.

Dès les premiers jeux, les deux joueurs ont verrouillé leur mise en jeu. Et il aura fallu un Tie-Break pour départager ce premier set d’exception. L’Allemand passait devant.

C'était bien un nouveau Zverev à la manœuvre samedi soir.

Celui qui a changé de dimension depuis son titre olympique cet été. Celui qui se fait violence pour coller à sa ligne de fond autant que possible, refusant de céder du terrain. Même à Novak Djokovic. Dans cette demi-finale, surtout dans sa première moitié, il a dominé le Serbe à l'échange frappant très fort et touchant les lignes.

Malgré la perte du 2ème set, l’Allemand ne s’est pas effondré. Dans le set décisif, dans un contexte bien différent puisqu'il avait pris les devants pour mener 4-2, c'est sa propre nervosité qu'il est parvenu à surmonter. Certes, le n°1 mondial l'a un peu aidé, mais écarter ces deux balles de break à 15-40, c'était fort. Et comme souvent dans ce match, il n'a pas hésité à servir une deuxième-première à plus de 200km/h pour conclure cette séquence délicate et filer vers la victoire.

Aucun regret pour le n°1 mondial. Ce n'était pas du mauvais Djoko, même si on l’a connu plus tranchant à l'échange, et plus "tueur" sur les points importants.

«C'était une belle bataille, du tennis de haute qualité. J'ai plutôt bien servi, plutôt bien joué. J'ai juste eu un très mauvais jeu de service dans le troisième set. Trois coups droits, un revers, quatre fautes dans des positions faciles. J'ai foutu le match en l'air sur ce jeu.»

Face au futur vainqueur du tournoi, Novak peut sortir la tête haute. Cette fin de saison est amplement réussie avec 8 victoires en 9 matchs.

Il repartira de Turin avec son 7ème trophée de n°1 mondial et un regard déjà tourné vers l’avenir.

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