Le versigraphe.

Les amours délétères. Quadrilogie.

N° 4 : Anna

Anna riait de tout

Tout en battant des cils,

Moi mon seul atout

C'était l'humour facile.

J'avais pour tout bagage

Quelques années d'école.

Je recevais des gages

Pour travaux agricoles.

Mais pour séduire Anna

Je puisais mes bons mots

Dans un vieil almanach

Bien connu du Vermot.

Survint le nirvana

Là-bas sous les cyprès

Quand j'étreignis Anna

Qui s'approchait si près.

Et ce fut le bonheur,

Je semais dans le bourg,

Le matin de bonne heure,

Mes mauvais calembours.

Hélas six mois plus tard

Notre idylle prit fin

Quand un gars en costard

Usa d'un esprit fin.

Devant ce coup du sort

Que je pris dans les dents

Je perdis tout ressort,

C'était bien emmerdant.

J'allais en ermitage

Oublier ma lorette,

Errant dans les étages

En fol anachorète.

sanseffet

3 1 comments

Pourquoi le garçon de ferme ne pendrait pas le type en costard avec sa cravate ? Ce serait une fin bien plus sympathique.

Anne refuserait de reprendre le garçon et se trouverait un autre type en costard, à qui elle offrirait un noeud papillon.

Merci de m'avoir lu. Pour répondre à Saque86 je dirai que "Les amours délétères" sont formés de 4 poèmes ayant la même structure, racontant en raccourci 4 histoires d'amour différentes avec des fins similaires et sans que la femme/fille ne s'exprime, un exercice de style pour mon imagination. Le gars s'en relèvera, "jouer les ermites" ne dure pas pour quelqu'un sans esprit qui pique ses vannes dans le Vermot.
Prosaïquement Anna ne l'aimait pas de toute évidence, c'était un pis-aller. Mais j'ai déjà écrit des textes plus marrants comme "Les pets de Damoclès".

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